Faut-il participer aux commérages entre collègues ?
Commérer pendant la
pause café, ça détend, ça crée des liens et ce n’est pas bien méchant.
Est-ce si sûr ? Et si au contraire c’était loin d’être inoffensif ?
Quand votre collègue vous annonce à la machine à café « tu ne
sais pas ce que je viens d’apprendre à propos de la nouvelle embauchée ? »,
quoi de plus tentant que de répondre d’un air gourmand « non, vas-y,
raconte ! ». Pourtant, ce n’est peut-être pas la meilleure chose à
faire.
Voici 4 raisons pour lesquelles il vaut mieux s’abstenir de participer aux
commérages :
Première
raison : parce que ça peut nuire aux autres
Sous ses aspects inoffensifs, le commérage est une fabuleuse arme de
destruction de réputation. Il suffit de quelques rumeurs bien orchestrées pour
nuire durablement à l’image d’une personne.
Peu importe que la rumeur soit étayée ou non, elle agit en introduisant le
doute dans les esprits.
Essayez de dire « vous ne trouvez pas que Paul a l’air démotivé en ce
moment ? » et vous verrez que plusieurs personnes ne tarderont pas à confirmer
qu’en effet Paul n’est pas aussi efficace que d’habitude.
Deuxième
raison : parce que ça peut vous nuire
Dire du mal de quelqu’un, c’est aussi dire du mal de soi. En colportant un
ragot, on ne se montre pas sous son meilleur jour. Au mieux on parait
insensible, au pire on est perçu comme médisant, petit ou envieux. Certes,
médire en commun permet de s’amuser, de se sentir complice entre collègues,
mais cette complicité n’est pas durable car elle ne se construit pas sur la
confiance. Chacun se méfie de ce que l’autre pourrait bien avoir à commérer sur
son compte en son absence.
Troisième
raison : parce que ça peut nuire à votre carrière
Il est fréquent qu’un ragot remonte aux oreilles de celui qu’il vise, et c’est
rarement l’auteur qui se fait prendre, c’est souvent un de ceux qui ont
contribué à colporter le ragot. En ajoutant votre grain de sel à un ragot, vous
risquez de mettre un grain de sable dans votre carrière. La personne qui
apprendra que vous avez alimenté une polémique le concernant ne vous le dira
pas forcément, mais elle vous rendra la monnaie de votre pièce à la première
occasion.
Quatrième
raison : parce que ça peut nuire à votre image
Commérer est une activité ludique dans laquelle on ne voit pas le temps
passer. Vos collègues, par contre, sont très conscients du temps que ça vous
prend et pourraient un jour vous reprocher de préférer consacrer votre temps à alimenter
des rumeurs plutôt qu’à faire avancer vos dossiers
La prochaine fois qu’un collègue vous harponne avec un « tu ne sais pas ce que je viens d’apprendre sur machin ? », avant d’écouter ce qu’il veut vous dire, faites-lui passer le test des 3 passoires de Socrate:
- As-tu vérifié si ce que tu veux me raconter est vrai?
- Ce que tu veux m’apprendre sur cette personne, est-ce quelque chose de bien ?
- Est-il utile que tu m’apprennes ce que cette personne aurait fait ?
Si la réponse aux 3 questions est 3 fois non, vous avez
affaire à un pur ragot.
Faites alors comme Socrate, et dites-lui : « si ce que tu as à me
raconter n’est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ? ».
En posant
cette question avec logique et bienveillance, vous donnerez une image
d’intégrité et de loyauté qui ne pourra qu’être bénéfique à votre réputation.