Bore-out : que faire quand votre boulot vous ennuie à mourir ?
Chaque jour quand vous vous rendez au travail, vous vous demandez comment vous allez tenir durant huit heures devant votre écran d’ordinateur sans mourir d’ennui ? Vous êtes sans doute victime de « bore out », l’épuisement professionnel par l’ennui. Pour en sortir, voici la méthode en 4 étapes à suivre.
La bonne nouvelle c’est que vous avez un boulot. La mauvaise, c’est que vous ne savez plus quoi faire pour vous motiver le matin pour aller bosser. Votre travail ne vous intéresse pas, vous passez vos journées à attendre l’heure de partir et vous vous mettez même à envier les « no life », ceux qui ne vivent que pour leur travail. Vous vous dites pour vous consoler que vous, au moins, vous ne ferez pas de burn-out. Mais vous avez tort, vous risquez le bore-out, littéralement « mourir d’ennui » dont les effets délétères sur la santé n’ont rien à envier à ceux du burn-out.
Voici une méthode en 4 étapes pour vous aider à sortir de cette fâcheuse situation.
Vérifiez que vous ne faites pas une simple crise passagère
La lassitude au travail est comme la lassitude dans le couple, elle est inévitable après un certain temps. Réfléchissez à ce qui vous a plu dans votre travail et pourquoi ça ne vous plaît plus aujourd’hui. Si vous trouvez simplement que « c’était mieux avant », vous êtes peut-être en train de faire de la résistance au changement. Dans ce cas, la solution est simple : arrêtez la nostalgie, faites une rotation à 180° et regardez ce que l’avenir a à vous proposer. Plus vite vous arrêterez de ressasser tout ce qui a cessé d’être, plus vite vous retrouverez votre capacité à vous motiver.
Si la crise est profonde, faites votre état des lieux professionnel
Faites 6 listes :
1. La liste des choses que vous aimez dans votre travail : par exemple monter des dossiers pour obtenir des financements.
2. La liste des choses que vous n’aimez pas : par exemple devoir documenter chaque semaine à quoi vous passez vos heures (surtout quand vous les passez à attendre que le temps passe).
3. La liste de ce qui vous manque : par exemple la sensation d’être quelqu’un qui compte vraiment dans l’équipe.
4. La liste de ce que vous pourriez faire : par exemple faire une formation, automatiser ou déléguer des tâches, parler à votre manager, proposer une évolution de vos responsabilités, vous investir dans un projet transverse, postuler à d’autres postes, …
5. La liste des raisons pour lesquelles vous ne pouvez pas faire ce que vous avez mis dans la liste n°4: par exemple la peur de perdre votre job, de décevoir, que ce soit pire, …
6. La liste de ce que vous feriez si vous n’aviez peur de rien : par exemple devenir explorateur, écrivain, artisan, faire de l’humanitaire,…
Il est rare que vos listes vous permettent de trouver une solution, mais elles ont le mérite de décrire le système dans lequel vous êtes enfermé et les éléments qui font que vous vous sentez complètement coincé : vous ne pouvez pas changer votre façon de travailler parce que votre chef ne voudra pas ; vous ne pouvez pas postuler à un autre poste parce qu’on ne vous prendra pas ; vous ne pouvez pas reprendre des études parce que vous êtes trop vieux ; vous ne pouvez pas changer de métier parce que vous ne gagnerez plus assez bien votre vie, etc.
Parmi ces raisons, il y a des réalités et des croyances, mais vous ne pouvez pas faire la différence tout seul parce que par définition, une croyance est une opinion qu’on prend pour une réalité.
Faites appel à un ami de confiance pour démêler réalité et croyance
Demandez-lui de ne pas
vous conseiller, de ne pas vous juger, mais seulement de vous demander pourquoi
vous pensez ce que vous pensez. Le questionnement naïf tel que le pratique un
jeune enfant est un puissant moyen pour mettre le doigt sur les choses que vous
tenez pour vraies mais qui ne sont finalement pas si sûres que ça :
« Pourquoi ne veux-tu pas en parler à ton chef ? », « Pourquoi
serait-il mécontent ? », « Pourquoi ne voudrait-il rien changer
? », « Qu’est-ce qui prouve qu’il pense cela ? », « Comment
pourrais-tu savoir ce qu’il pense vraiment ? »…
« Pourquoi ne peux-tu pas postuler à ce poste qui te plairait ? Pourquoi
penses-tu que tu n’es pas qualifié ? Pourquoi ton savoir est insuffisant ?
Comment le sais-tu ? Qui pourrait t’aider ? », etc.
Tant que vous serez sur des réalités, vous répondrez avec facilité aux
questions, mais si vous sentez que vous commencez à vous énerver et à avoir
envie de répondre « c’est comme ça, un point c’est tout », c’est que la
discussion touche à une de vos croyances.
Ce questionnement, s’il est bien fait, vous ouvrira de nouvelles pistes ou des
choses à faire pour trouver de nouvelles pistes comme des personnes à
rencontrer, des questions à vous poser, des renseignements à aller chercher,…
Décidez de sortir de votre procrastination
Décidez que s’ennuyer au boulot n’est pas une fatalité et adoptez la méthode du Kaizen (méthode des petits pas) en faisant chaque jour un petit pas sur le chemin des nouvelles pistes que vous avez découvertes.
Peu importe que ce soit quelque-chose de mineur comme de prendre un rendez-vous ou consulter un site web, l’important est de vous astreindre à agir chaque jour.
Au fur et à mesure de vos progrès, faites évoluer vos 5 premières listes et utilisez votre 6e liste comme rêve moteur.
Vous mettrez peut-être du temps à trouver la bonne solution, mais à partir du jour où vous aurez commencé à agir, vous sentirez l’étau de l’ennui commencer à se desserrer.