Pourquoi se sent-on tout le temps coupable ?
Vous faites de votre mieux et vous essayez d’assurer
dans tous les domaines possibles.
Pourtant, au premier reproche, au lieu de mépriser du haut de votre quasi
perfection l’indigne personne qui ose vous critiquer, vous voilà toute
décontenancée et remplie de la crainte d’avoir mal fait.
S’il y a un sentiment
féminin largement partagé, c’est bien la culpabilité.
Dès que quelque-chose déraille, notre premier réflexe est de nous sentir
coupable.
Le chef est de mauvaise humeur : on a dû faire quelque chose qui lui a
déplu.
Le programmeur ne tient pas ses délais : on a dû mal le diriger.
L’assistante est démotivée : on a dû oublier de s’occuper d’elle.
Et comme tout cela nous ronge, on finit par se sentir coupable d’être stressée par tout et n’importe quoi.
Autant le sentiment de culpabilité est un sentiment vertueux quand il nous
empêche de commettre un acte répréhensible, autant il devient encombrant et
nuisible quand il nous envahi alors que nous n’avons rien fait de mal.
D’où vient cette tendance à culpabiliser sans raison réelle et que peut-on faire pour alléger notre vie
de ce sentiment parasite ?
D’où vient le sentiment de culpabilité ?
Le sentiment de culpabilité peut trouver son origine dans l’enfance, lorsque le contexte familial s’est montré propice et que nos parents nous ont envoyé des messages plus ou moins destructeurs.
Les psychologues recensent « 6 crimes imaginaires » dont s’accusent couramment les personnes souffrant d’un important sentiment de culpabilité :
- Surpasser un membre de sa famille :
« comment veux-tu que ta sœur aînée s’épanouisse, tu réussis tout mieux qu’elle ! » - Être un fardeau :
«j’ai été obligée d’arrêter de travailler à cause de tes ennuis de santé » - Voler l’amour de ses parents :
« tu es la préférée, tu en as toujours plus que nous » - Abandonner ses parents :
« depuis que tu es partie étudier à l’étranger, ta mère fait une dépression » - Trahir les siens :
« Chanteuse ce n’est pas un métier, dans la famille on est médecin ou avocate » - Être fondamentalement mauvaise :
« tu es méchante et paresseuse, tu dois lutter contre ta nature »
Le sentiment de culpabilité né de ce type de contexte perdure parce qu’il offre deux bénéfices secondaires :
- Il évite de s’en prendre à des personnes avec qui on veut à tout prix maintenir une bonne relation
- Il nous donne d’excellentes raisons de ne pas agir, puisque quoi qu’on fasse, tout ira mal de notre faute
Une autre origine
possible du sentiment de culpabilité est un contexte culturel porteur.
Un exemple frappant est celui de la
culpabilisation systématique des mères pratiquée dans les années 80 par des
personnes ayant fait une interprétation simpliste et erronée des théories de psychanalystes de l’enfance telles que Françoise
Dolto.
Claire se souvient encore de cet homéopathe consulté pour soigner son fils de
18 mois de ses otites à répétition. Après l’avoir écoutée décrire les
symptômes, ce spécialiste de l’enfance avait lentement posé ses lunettes sur son bureau pour lui
demander d’un ton profondément pénétré « est-ce que vous avez désiré avoir
cet enfant ? ».
Claire se rappelle qu’après un moment de stupeur, elle avait senti le doute
s’insinuer dans son esprit : « et si elle se trompait en croyant
avoir voulu son enfant ? Et si ces otites étaient de sa
faute ? ». C’était certes très culpabilisant, mais en même temps,
quel soulagement de comprendre enfin l’origine de la maladie ! D’autant
plus que si elle avait été capable d’engendrer ces otites,elle était peut-être aussi
capable de les enrayer ! D’inquiète et impuissante, elle devenait donc
coupable et compétente, bénéfice secondaire appréciable.
Savoir se déculpabiliser
- Relativisez
quand on se sent coupable, on a toujours tendance à amplifier ce qu’on pense avoir fait de mal. En parler à d’autres permet de voir son problème de manière plus réaliste.
- Renoncez à la toute puissance
il y a un certain manque de modestie à se croire responsable de tous les malheurs de la terre. Admettez que vous ne pouvez pas tout contrôler et que certaines choses n’ont pas besoin de vous pour rater.
- Valorisez vos besoins
Il faisait beau et vous êtes allée vous promener au lieu de rendre visite à votre mère ? Vous n’avez donc pas répondu au besoin de votre mère de vous voir mais vous avez répondu à votre propre besoin d’avoir un moment pour vous ressourcer. Dites-vous que votre besoin est au moins aussi important et légitime que celui de l’autre.
- N’ayez plus peur du bonheur
certaines personnes ont tellement peur du bonheur que dès qu’il leur arrive un évènement heureux, elles pensent « on va le payer cher ! » . Prenez le bonheur quand il vient et ne le fuyez pas « de peur qu’il s’en aille ».
Et si malgré tous ces
conseils, vous continuez à culpabiliser souvent, pardonnez-vous de le faire.
Ca vous fera toujours un sujet de
culpabilisation en moins !